Chaque jeudi matin à 7h15, retrouvez Jérôme, Arthur ou Mylène pour un nouvel épisode de Secrets de Provence sur BFM TV Marseille. Aujourd’hui 16 mai, Arthur vous parle de la défense passive.
Bonjour Stéphane !
Ce matin, nous parlons d’un patrimoine en voie de disparition : des « A » peints sur les murs d’Aix ?
Des « A » oui, qu’on peut apercevoir de tant en tant à côté d’une porte, aux détours d’une rue. Certains ont été enlevés depuis bien longtemps mais d’autres ont survécu et sont encore visible. Aix n’est d’ailleurs pas la seule ville à en avoir puisqu’ils étaient présents partout !
La grande question est : que ce sont ces « A » ?
C’est une bonne question ! et c’est ce qu’on va découvrir tout de suite ! Pour ça, comme d’habitude, il va falloir remonter dans le temps mais, pas de beaucoup, moins d’un siècle, promis…
Cela aurait-il un lien avec la seconde guerre mondiale dont on a commémoré l’armistice la semaine dernière ?
Dans le mille ! Cela a bien un rapport avec la seconde guerre mondiale. Toutefois, l’histoire des « A » commencent un petit peu avant, avec la création en France de la Défense Passive en 1936. Pour être très synthétique, elle a pour but de protéger les populations civiles contre les raids aériens et les bombardements sur l’ensemble du territoire. Des protocoles sont prévus, des formations et des exercices sont dispensés.
La guerre arrive quelques années plus tard et la défense passive est mise en place.
Tout à fait. Et l’une des missions de la défense passive est de repérer, de signaler et d’organiser les abris. Certaines caves sont alors aménagées en abris-refuges. Dans cet abri, un chef est nommé. C’est lui qui s’assure de vider l’endroit au préalable, d’y entreposer tout le matériel nécessaire ainsi que de le calfeutrer en cas d’attaque au gaz.
Une fois les abris identifiés, c’est à ce moment que l’on peint les « A » ?
Oui, comme vous l’avez sûrement deviné, cela permettait à la population de savoir rapidement en cas d’alerte où était l’entrée de l’abris. La plupart portait un A rouge sur fond blanc. Un document était aussi imprimé avec l’adresse des différents abris et le nombre de personnes qu’il pouvait accueillir.
Il pouvait y avoir une autre signalétique où les « A » étaient les seules ?
Les « A » sont les abris les plus simples. Mais d’autres signalétiques existaient. Notamment, quand l’abris disposait d’un point d’eau, il était repéré par un rond bleu, comme c’est encore le cas sur la façade centrale de la place d’Albertas. Celui-ci s’efface de plus en plus, comme les autres d’ailleurs. J’espère qu’il va être préservé afin de conserver cette partie du patrimoine.
On demandait également aux habitants d’autres mesures
Oui, par exemple pour lutter contre les incendies provoqués par les bombes ou pour renforcer l’abris en dessous. Il fallait par exemple vider ces combles, y disposer si possible d’une réserve d’eau et répandre du sable sur le sol pour retarder l’incendie.
Finalement, ça concerne toujours la Justice ! De son côté, le couvent des prêcheurs devient une école ?
École, puis collège, puis lycée, puis à nouveau collège ! Bref, le lieu a été dédié à l’enseignement. Une école qui devient laïque dès 1878. Uniquement pour les filles car l’enseignement se fait séparément. Fin XIXe, cela devient un collège. Puis en 1906, un lycée de jeune fille. Quand le lycèe Cezanne ouvre ses portes, l’établissement redevient un collège.
Et comment les habitants étaient prévenus d’une attaque ?
Ah, par une sirène que tout le monde connaît ! Celle que l’on attend tous les premiers mercredis du mois dans toutes les communes françaises. C’est un élément de la défense passive qui a traversé le temps et dont les capacités sont testées une fois par mois. C’est ce signal qui mettait en garde les habitants d’un bombardement imminent.
Aix a finalement été épargnée par les bombardements.
Oui. Il y a tout de même eu des combats mais la ville n’a pas été bombardée, ni par les alliées, ni par le régime hitlérien.
Prochaine visite sur la Résistance en aout ?
C’est cela, pour commémorer la libération d’Aix-en-Provence ! pour réserver la visite Aix-en-résistance :
Visite insolite | Aix-en-Résistance
Une visite historique et réflective avec des documents d’époque. Toute l’histoire de la Résistance aixoise se dévoile.
Super ! on peut visiter d’autres chose avec vous ?
Oui ! On continu aussi nos visites publiques d’Aix dont voici le calendrier et toutes nos autres visites sont disponibles en privatisation pour les familles, les amis, les entreprises, les associations et tout ceux qui souhaitent découvrir la petite et la grande histoires des lieux qui nous entourent !
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