le plateau de l'émission secrets de provence

Chaque jeudi matin à 7h15, retrouvez Jérôme, Arthur ou Mylène pour un nouvel épisode de Secrets de Provence sur BFM TV Marseille. Aujourd’hui 5 janvier, Jérôme vous parle de la vieille charité à Marseille.

Bonjour, aujourd’hui nous nous rendons dans le quartier du Panier à Marseille, sur le versant nord de la butte des moulins, où se trouve la Vielle Charité.

La Vielle Charité, de quoi s’agit-il ?

C’est tout à la fois un très beau monument et un lieu de vie culturel dans le cœur du vieux Marseille, un endroit que les marseillais connaissent mais qui mérite bien un coup de projecteur tant il y a de choses à y découvrir.

La construction s’est déroulée de 1640 à 1729 (89 ans), c’est long… Après différentes interruptions dans la réalisation des travaux en raison d’un manque de financement. 1670 Pierre Puget prend les choses en main, l’un des plus grands artistes de la Renaissance française, peintre, sculpteur et architecte tout à la fois. La chapelle est l’une de ses plus grandes réalisations. Le bâtiment sera fini en 1745, bien après sa mort.

À quoi servait-il alors ?

Construit suite à l’édit royal sur « l’enfermement des pauvres et des mendiants ». Pendant plus d’un siècle, le bâtiment reçoit et héberge les gueux de la ville. Près de 1000 mendiants ont parfois été hébergés simultanément à la Vieille Charité.

À l’époque, les mendiants étaient chassés dans la ville de Marseille par des hommes que l’on appelait “les chasseurs de gueux”. Ce sont eux qui étaient chargés de les ramener et de les enfermer à la Vieille Charité. Ils étaient alors occupés à diverses tâches dans des ateliers. Les chasseurs de gueux étaient particulièrement détestés du peuple qui aidaient régulièrement les mendiants à leur échapper. La réclusion des pauvres étant de moins en moins admise, le nombre de personnes diminua ensuite progressivement pour atteindre 250 en 1781.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là pour la vieille charité ?

En effet, après la révolution, ce sera un hospice réservé aux enfants et aux vieillards. Puis l’armée à partir de 1905, des logements sociaux et finalement d’autres activités et même un squat après-guerre. Dans les années 1940 et 1950, près de 150 familles vivaient là dans des conditions précaires ; une trentaine de petites sœurs des pauvres logeaient à la même enseigne. Enfin, différentes activités, comme l’emballage d’anchois ou de bananes, y étaient pratiquées.

Elle est remise en état en 1986.

D’accord, et aujourd’hui ?

Quand on entre on est frappé par ces galeries parfaitement identiques, ouvertes sur la cour, on a cette répétition de dizaines d’arcades sur 3 niveaux. Et devant soit la chapelle. Les bâtiments se composent de quatre ailes fermées sur l’extérieur et ouvertes sur une cour rectangulaire. Ces espaces sont reliés sur trois niveaux par des galeries avec arcades. Et au centre de la cour, une chapelle à coupole ovale, construite dans le style baroque. En entrant on est face à la fameuse chapelle de Puget, qui accueille des expositions temporaires. Un campus, un café, le centre international de poésie de Marseille

Structures hébergées à la Vieille Charité :
musée d’archéologie méditerranéenne
Musée d’arts africains, océaniens et amérindiens (MAAOA)
Le cipM, ou centre international de poésie Marseille
EHESS Campus Marseille
Centre Norbert Elias
Centre de documentation en sciences sociales
Le Charité Café

Dans les étages on trouve les 2 musées.

Parlez-nous de ces musées de la vielle charité

C’est gratuit et vous avez accès aux collections du musée d’archéologie méditerranéenne et au Musée d’arts africains, océaniens et amérindiens (MAAOA). La muséographie est moderne, à chaque fois qu’on ouvre une porte, on entre dans un nouveau monde.

On est à l’opposé du vieux musée poussiéreux, ces collections comportent de véritables pépites : il y a la collection de l’Egypte ancienne, avec ses sarcophages, hiéroglyphe et les momies d’animaux. Les arts africains, amérindiens et océaniens sont représentés par des trophées, masques, têtes réduites, c’est très impressionnant. Et puis il y a les arts populaires mexicains, tellement colorés et imaginatifs.

Si vous ne les avez jamais visités, allez-y seul ou en famille, les enfants adorent ça. J’y ai emmené des personnes de tous âges, c’est un enchantement à chaque fois. Ce sont des musées à taille humaine, très accessible, loin des foules, je dirais presque convivial, avec des collections spectaculaires. On ne réserve pas, on n’y fait pas la queue, c’est gratuit, yapluca 😊

D’autres secrets à découvrir ?

Oui ! Si vous avez envie d’en savoir plus, Mylène Jérôme et moi de secrets d’ici, on vous propose pleins de découvertes ! Nous faisons aussi des visites privées sur demande toute l’année pour les particuliers, les entreprises, les associations et les scolaires. Toutes nos visites sont à retrouver ici !

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