Chaque jeudi matin à 7h15, retrouvez Jérôme, Arthur ou Mylène pour un nouvel épisode de Secrets de Provence sur BFM TV Marseille. Aujourd’hui 13 octobre, Arthur vous parle du marégraphe de Marseille !
À quoi sert un marégraphe ?
Le mot « marégraphe » se compose de « mare » et de « graphe », le premier signifiant la mer et le deuxième j’écris. En réalité, un marégraphe est un instrument qui permet de suivre l’évolution du niveau de la mer. C’est donc un instrument qui concerne plutôt les services maritimes en général, logique.
Mais à Marseille, le marégraphe est géré aujourd’hui depuis 1993 par l’IGN (institut de l’information géographique et forestière). Pourquoi ? Parce que le marégraphe de Marseille a été réalisé pour fixer un point de repère à toutes les altitudes françaises continentale. Il est donc à l’origine du nivellement général de la France.
Mais comment fixe-t-on un point de référence ?
Alors, il faut distinguer 2 éléments :
- Le premier, c’est le niveau de la mer, l’altitude 0. Actuellement en France, on utilise le zéro de 1897. Le point zéro de 1897 a été déterminé après plus de 10 ans d’observation de la marée ! Marseille a d’ailleurs été choisi pour plusieurs raisons :
- Les marées méditerranéennes sont assez faibles : mer profonde, côte principalement très cisaillée
- Marseille était le port le plus important avec la côte moyenne la plus basse sur les relevés précédents.
- L’endroit précis (là où est le marégraphe précisément à Marseille) car les courants d’eau douce et les égouts sont loin.
- Le deuxième c’est le point fondamental. Pour la France, il se trouve à 1,661 m au-dessus de l’altitude 0, dans le marégraphe de Marseille. La Suisse, qui n’a pas de côtes, utilise aussi l’altitude zéro du marégraphe de Marseille. Par contre, son point fondamental se trouve sur un rocher émergent du lac Léman, à 373m d’altitude (et à plus de 300km de l’altitude zéro).
Pourquoi faire un point fondamental si on a déjà un point zéro ?
Le problème du niveau 0, c’est qu’il est difficile d’accès et qu’il n’est pas matérialisé par un trait ou un repère. En ce qui concerne le point fondamental, normalement, on fait tout pour qu’il ne bouge pas. À Marseille d’ailleurs, outre qu’il est protégé par le bâtiment en lui-même, le rivet en bronze qui le représente est recouvert d’un alliage de platine et d’iridium (donc très dur). Il est en plus scellé dans un bloc de granit cylindrique qu’on a intégré, incrusté dans le rocher sur lequel est posé le marégraphe. Tout est fait pour qu’il dure dans le temps.
Il est évidemment basé sur le point zéro qui est inchangé depuis le XIXe siècle, même si le marégraphe de Marseille a montré que le niveau moyen de la Méditerranée avait changé.
En tous les cas, le point fondamental du marégraphe de Marseille est à l’origine d’un réseau de repère sur tout le territoire français qu’on estime à plus de 400 000. Ils sont souvent sur des édifices à vocation pérenne : Mairies, églises, ponts, …
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