Secrets de Provence BFM Marseille – Un Marseillais pendant la Guerre

Chaque jeudi matin à 7h15, retrouvez Jérôme, Arthur ou Mylène pour un nouvel épisode de Secrets de Provence sur BFM TV Marseille. Aujourd’hui 10 novembre, Arthur vous parle de Jean Bourillon, un marseillais dans la Guerre.

C’est la commémoration de l’armistice de la 1ere guerre mondiale et pour l’occasion, j’avais envie de vous parler de l’arrière-grand-père de Mylène dont nous avons retrouvé les lettres et les photos. Précieusement rangées, ce n’est qu’en 2018, pour le centenaire de la fin de la guerre, que nous avons fait notre petite enquête afin de retracer l’histoire de cet aïeul.

Qu’avez-vous retrouvé exactement ?

Nous avons retrouvé son appareil photo, des photos prises sur le front par lui-même et d’autres par ses compagnons d’armes, des cartes-postales, des coupures de journaux et surtout plein de lettres dont la plupart étaient destinée à celle qui deviendra sa femme, Lilly.

Avez-vous pu retracer le parcours de Jean Bourillon grâce à ces documents ?

Oui, peu à peu, nous avons réussi à tisser le parcours de ce soldat. Il a été mobilisé en août 1916, après son 20eme anniversaire (il est né en 1896) pour son service militaire. De Marseille, il va être formé comme artilleur à la caserne Filley qui est à Nice. Dans ses premières lettres, il a deux préoccupations importantes : revoir sa Lilly et connaître la date de son départ. 

Quand celui-ci arrivera ?

Jean Bourrillon part pour l’arrière-front dans un premier temps. Il arrive le premier Mars 1917 près de Paris. Là-bas, il est réaffecté dans un premier temps au 83^e régiment d’artillerie lourde, 61^e batterie. Puis le 3 mars, il est affecté au 90^E RAL, 2^e groupe, 4^e batterie. On a retrouvé des photos d’ailleurs avec le blason du 2eme groupe où il photographie sa voiture et aussi les canons de la batterie auxquels ils avaient donné des surnoms.

Il est directement sur le front ?

Non, Il se trouve à ce moment là à environ 70km du front. Dans une de ses lettres il raconte que d’ici, on entend très bien le canon et le bombardement. Mais pour le moment, il n’est pas encore sur le front. Il correspond alors avec son frère qui lui conseille « d’avoir au moins deux masques » et « s’il peut en avoir 4, tant mieux ». Il s’ennuie beaucoup et l’attente dure jusque fin mars.

Vers où est-il mobilisé par la suite ?

C’est cela qui me touche particulièrement : l’arrière-grand-père de Mylène, ma femme, va être mobilisé là où je suis né : à Reims. Il y est en juin et il y prend plusieurs photos. On y voit l’hôtel de ville de Reims, la rue de Neufchâtel, la rue de Mars, sa « cagna », son abri, la gare, la cathédrale, les tranchées du front… Tout est évidemment en ruine comme vous pouvez le voir.

Il était vers l’ancien Arsenal, et il échappera de peu aux obus lorsqu’il sort en plein bombardement pour rétablir une ligne téléphonique.

Jean Bourillon a-t-il survivre à la guerre ?

Oui, après Reims, il ira en Belgique en passant par Dunkerque. Il sera finalement gazé au combat et sera rapatrié.

Il va mourir le 10 novembre 1972, dans une explosion à Beaurecueil.

Une explosion ?

Oui, un ancien artificier des mines, Jean Pica, a un différend avec sa logeuse, ami de Jean Bourrillon. Il va tenter d’assassiner le maire de Beaurecueil en lui tirant plusieurs balles alors qu’il travaillait dans son champ, puis il se suicide.

Mais il avait pris soin de piéger toute la maison qu’il louait, si bien que Jean Bourrillon, qui aura survécu sous les bombes de la première guerre mondiale, sera emporté par l’explosion de la maison de Mme Narbonne alors qu’il voulait l’aider. Une semaine plus tard, une deuxième explosion emportera un démineur : Jean pica avait aussi piégé de nombreux objets.

D’autres secrets à découvrir ?

Oui ! Sur le thème de la guerre, nous proposons la visite Aix-en-Résistance qui parle de la seconde guerre mondiale. Si vous avez envie d’en savoir plus, Mylène Jérôme et moi de secrets d’ici, on vous propose pleins de découvertes ! Nous faisons aussi des visites privées sur demande toute l’année pour les particuliers, les entreprises, les associations et les scolaires. Toutes nos visites sont à retrouver ici !