Chaque jeudi matin à 7h15, retrouvez Jérôme, Arthur ou Mylène pour un nouvel épisode de Secrets de Provence sur BFM TV Marseille. Aujourd’hui 14 mars, Arthur vous parle du chaland antique du Rhône.
Bonjour Jean !
Direction le Rhône et le Musée Départementale Arles Antique pour parler d’un Chaland aujourd’hui !
Je vais vous parler d’un vestiges archéologique unique en son genre. C’est l’une des pièces maîtresses du musée départementale Arles Antique dans cette collection archéologique et antique exceptionnelle. Oui je ne tarie pas de superlatifs mais si vous n’y êtes jamais allé et que vous aimez l’archéologie, au moins maintenant vous savez qu’elle sera votre prochaine sortie : celle qui vous permettra de découvrir le chaland Arles Rhône 3.
Qu’est-ce que c’est exactement qu’un Chaland ?
C’est un navire de commerce à fond plat, destiné à navigué ici sur la partie inférieure du Rhône. Son côté exceptionnel : il est quasiment intact. Que ce soit la pelle de gouverne, qui permettait de mouvoir le bateau et de le diriger, le mat de halage, pour le faire remonter le Rhône en le tirant au moyen de cordes sur les rives, le plancher amovible pour les différentes cargaisons, tout était en place. D’ailleurs, même la cargaison était encore là : un peu moins de 30 tonnes de pierre.
Le bois se conserve très mal, les archéologues n’en retrouve pas souvent, pourquoi ici le chaland était entier ?
C’est vrai. Le bois est rare en archéologie. Il faut soit qu’il soit dans un endroit très sec, très froid ou dans un milieu anaérobie, c’est-à-dire, sans oxygène. C’est le cas ici, dans l’eau. Il a été conservé grâce aux limons du fleuve qui l’on recouvert très rapidement. De fait, les fouilles ont permis d’avancer que le bateau était à quai lorsqu’il a coulé, proue face au courant. Une voie d’eau ou bien ou crue soudaine est responsable de ce naufrage.
Est-ce que sortir le chaland antique a été facile à sortir de l’eau ?
Non. Cela pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’il était impossible dans le cadre de cette opération de fouille de le sortir en entier. Il a donc fallu couper la barge en 10 sections pour pouvoir les sortir chacune d’entre-elle du Rhône. Mais ce n’était pas le plus technique.
Oui, je suppose que si on sort le bois de son milieu, il tombe en poussière.
C’est exactement ça. Le bois est gorgé d’eau. Il a remplacé la cellulose qui maintient la structure du bois. Il faut donc sécher le chaland antique mais sans abimer la structure et sans déformer les planches. C’est pour cela que dès sa sortie de l’eau, les différents tronçons ont été emmenés dans le laboratoire Nucléart de Grenoble pour traitement. Sur le trajet, le navire est continuellement arrosé pour ne pas qu’il sèche. Ensuite, pendant 8 mois, les tronçons sont immergés dans des bacs de résine. Celle-ci remplace l’eau progressivement dans la structure du bois.
Comment procède-t-on après pour le sécher entièrement ?
Avec une technique que vous n’utiliserez pas pour vos cheveux, je vous le garanti : la lyophilisation. Dans un caisson, les tronçons sont refroidis à -30° degrés. Ensuite, les restaurateurs procèdent à une mise sous vide. Ainsi, l’eau est éliminée par sublimation, c’est-à-dire que l’eau passe de l’état solide à l’état gazeux sans passer par l’état liquide.
Combien de temps a pris cette étape ?
Seulement deux mois pour ce navire de 31 mètres de long sur 3 mètres de large. Mais il reste un dernier problème révélé par une épave monumental : le Vasa de Stockholm.
Quel est ce problème ?
La présence de fer. Sur le Vasa, cela a entraîné une acidification du bois sain autour des éléments ferreux. Sur le Chaland, il a 1700 clous en fer forgé. Ils ont été retirés pour la majorité et un curage préventif a été réalisé. Pour la proue, les renforts en fer ont été conservés mais traités et protégés.
Est-ce que l’on sait quand a coulé le chaland antique ?
Très probablement au premier siècle avant notre ère. Grâce à la dendrochronologie, c’est-à-dire l’étude des cernes du bois, les planches de chênes et le renfort des côtés en sapin, ont été datées respectivement d’après -49 et -47. Le sapin était un arbre de 40 mètres vieux de 300 ans. Bref, Ce chaland fait partie d’un des bijoux archéologiques de notre région !
Super ! on peut visiter Arles avec vous ?
Oui ! Nous avons deux thématiques dans cette ville : la visite d’Arles Antique et la visite d’Arles dans les pas de Van Gogh. On continu aussi nos visites publiques d’Aix dont voici le calendrier et toutes nos autres visites sont disponibles en privatisation pour les familles, les amis, les entreprises, les associations et tout ceux qui souhaitent découvrir la petite et la grande histoires des lieux qui nous entourent !
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