Chaque jeudi matin à 7h15, retrouvez Jérôme, Arthur ou Mylène pour un nouvel épisode de Secrets de Provence sur BFM TV Marseille. Aujourd’hui 11 avril, Jérôme vous parle de la calanque de Marseilleveyre.
Les calanques, c’est maintenant qu’il faut les visiter, avant les fortes chaleur et l’affluence de l’été. Aujourd’hui je vous emmène dans la seconde calanque en partant de Marseille, la calanque de Marseilleveyre. Marseilleveyre qui veut dire « voir Marseille ».
Alors pourquoi avoir choisi la calanque de Marseilleveyre en particulier ?
Et bien elle est relativement facile d’accès depuis les Goudes à l’extrême sud de Marseille, et constitue une magnifique introduction à la partie occidentale du massif pour les marcheurs plus aguerris.
Mais pour moi cette calanque est aussi celle qui permet le mieux de comprendre la formation de ce paysage si particulier de la cote entre Marseille et Cassis.
On va parler géologie là !
Oui, comment faire autrement dans un paysage aussi minéral ?
Le massif des calanques est avant tout un massif calcaire, c’est-à-dire qu’on y voit des couches de pierres blanches très solides. Ces pierres se sont formées sous la mer, c’est pourquoi on y trouve de nombreux fossiles marins, des restes d’organismes anciens, principalement des invertébrés que je ne vais décrire ici.
Mais ce qui s’est passé ici, comme dans l’ensemble de la Provence, c’est que la tectonique des plaques a soulevé ces sédiments de plusieurs centaines de mètres, provoquant l’érosion du massif.
D’où ces reliefs très déchiquetés, non ?
Exactement, tout ça parait très chaotique mais les géologues ont réussi à ordonner les phénomènes, ce qui va nous permettre d’y voir plus clair.
Il y a d’abord une érosion lente du massif mais qui s’accélère pendant l’ère glaciaire : nous avons tous entendu parler de l’ère glaciaire avec ses mammouths, bisons, mégacéros et même les grands pingouins qui sont représentés dans la grotte Cosquer.
Essayons de nous représenter le paysage à ce moment-là : il existait une énorme calotte polaire qui s’étendais alors jusqu’au nord de la France. La conséquence de toute cette eau gelée c’est que le niveau des océans, et donc de la Méditerranée, a chuté, jusqu’à 135m de moins il y a 20 000ans. Les rivières se sont alors mises à creuser leur lit pour « rattraper » le niveau marin, c’est le fameux creusement des calanques.
Mais la calanque de Marseilleveyre est aussi, voir surtout connue pour sa plage de sable.
C’est justement là que je voulais en venir : ce refroidissement a provoqué des vents secs qui ont transporté du sable en quantité et qui s’est accumulé dans les points bas que sont les calanques, et aussi dans les plaines environnantes. C’est qu’il faut s’imaginer qu’avec 135m en moins, la mer s’est retirée par endroit à plus de 20 km des côtes actuelles.
Ce sable que l’on peut voir à Marseilleveyre, est intercalé avec des cailloutis arrachés à la paroi par le gel.
Ce sable est bien visible juste derrière la plage parce qu’il a été exploité en carrière au 19ème siècle. Les premiers cabanons de Marseilleveyre ont d’ailleurs été construits pour loger les ouvriers de la carrière. Ces niveaux de sable ne sont plus tellement visibles dans les autres calanques ce qui ne veux pas dire qu’ils n’y sont plus, mais ils sont bien souvent cachés par des éboulis ou des sédiments plus récents.
Pour conclure, il y a eu creusement des calanques par les rivières pendant les périodes froides, puis remplissage par du sables et des cailloux arrachés au massif, et enfin retour de la mer dans les calanques lorsque le climat s’est réchauffé.
Belle histoire de la calanque de Marseilleveyre ! On se retrouve jeudi prochain ?
Oui et lors de nos nombreuses visites à Aix et en Provence !
Comments are closed